Afficher le sommaire Masquer le sommaire
Dans le secteur pharmaceutique, rares sont les produits qui suscitent autant d’intérêt et de controverse que les médicaments Ozempic et Wegovy. Développés par le laboratoire Novo Nordisk, ces traitements étaient initialement destinés à soigner le diabète de type 2. Toutefois, leur remarquable efficacité dans le domaine de l’obésité et du surpoids a vu leur utilisation se généraliser, d’où une augmentation significative des prescriptions.
Une adoption massive et rapide
En 2022, la prescription de l’Ozempic ainsi que de médicaments similaires a connu un bond impressionnant : de 4 millions au premier trimestre, le chiffre a culminé à 9 millions au dernier trimestre. Ces traitements agissent en stimulant la production d’insuline et en retardant le processus digestif, ce qui résulte en une diminution de l’appétit. Parmi les effets secondaires, la perte de poids est devenue un atout majeur, transformant ainsi ces médicaments en véritables alliés pour ceux luttant contre l’excès pondéral.
- Stimulation de l’insuline
- Retardement de la digestion
- Réduction de l’appétit
L’impact économique de cette popularité ne se limite pas à la seule sphère médicale. Au Danemark, le succès de ces traitements a grandement soutenu la croissance économique, avec un PIB en hausse de 1,7 % au premier semestre 2024. Sans l’apport de l’industrie pharmaceutique, le PIB danois aurait accusé une baisse de 0,3 %.
Répercussions économiques et industrielles
Avec l’effervescence autour de ces médicaments, Novo Nordisk est désormais la plus grande entreprise européenne cotée en bourse, dépassant même la taille économique du Danemark. Face à la demande croissante, le groupe prévoit la construction d’une nouvelle usine pour renforcer sa capacité de production, une preuve tangible de son succès phénoménal.
Les bénéfices de l’Ozempic et du Wegovy ne se limitent pas à la seule perte de poids. Diverses études indiquent qu’ils contribuent à réduire les risques cardiovasculaires, voire à atténuer les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Encore plus surprenant, ils pourraient aussi baisser l’envie de consommer alcool et tabac, ce qui, à long terme, améliorerait l’espérance de vie et pourrait limiter les dépenses de santé.
Cependant, ces traitements ne sont pas exempts de dangers potentiels. Les utilisateurs de ces médicaments analogues au GLP-1 courent un risque neuf fois plus élevé de développer une pancréatite. D’autres effets indésirables, tels que vomissements, constipation, ou chute de cheveux, ont également été signalés.
Changements sociétaux et défis
Les habitudes de consommation sont elles aussi affectées. Les utilisateurs d’Ozempic tendent à moins fréquenter les établissements de restauration rapide et traditionnelle, tout en augmentant leurs dépenses pour des activités sportives ou diverses améliorations de leur style de vie. Cette évolution impacte directement certains secteurs, réduisant par exemple les ventes de produits alimentaires industriels.
- Fréquentation réduite des fast-foods
- Investissement accru dans la santé
- Modifications des habitudes alimentaires
Sur le plan financier, ces traitements ne sont pas accessibles à toutes les bourses. Aux États-Unis, le coût des traitements anti-obésité pourrait s’élever à 35 milliards de dollars. En France, une boîte de quatre injections – l’équivalent d’un mois de traitement – est proposée entre 270 et 330 euros, sans aucun remboursement par la Sécurité sociale.
Malgré les bénéfices et aspirations qu’ils génèrent, la demande croissante intensifie les tensions sur l’approvisionnement. Cette situation crée des pénuries, privant ainsi certains patients diabétiques de leurs traitements nécessaires. Cela soulève des préoccupations éthiques et met en lumière l’importance de recherches supplémentaires pour optimiser ces médicaments, tant pour les utilisateurs souhaitant perdre du poids que pour ceux nécessitant un traitement contre le diabète.
