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L’audiovisuel en France rend compte d’une empreinte carbone notoire, à hauteur de 5,6 millions de tonnes de CO2, ce qui représente environ un tiers de la contribution totale du numérique à l’émission des gaz nocifs. Ce secteur, ironiquement moins surveillé que le transport routier pour ses émissions, équivaut en terme d’impact environnemental à celui de 4 millions de véhicules automobiles. Dans le détail, la télévision linéaire monopolise 48% du temps de consommation mais est responsable de 65% des émissions de carbone liées à l’audiovisuel, tandis que la radio hertzienne aligne 19% du temps d’écoute contre seulement 10% des émissions de gaz.
Dans un milieu où l’urgence de réduire l’empreinte environnementale se fait de plus en plus sentir, l’audiovisuel peine encore à trouver des solutions durables.
Le poids lourd des émissions
- 13 TWh correspond à 2,9% de l’énergie consommée par la France, réservée à l’audiovisuel.
- A l’horizon 2030, sans initiatives concrètes, les émissions de CO2 liées à ce secteur pourraient augmenter jusqu’à 30%.
Les composantes matérielles telles que les téléviseurs contribuent grandement à cet impact, avec 72 à 90% de l’empreinte durant leur phase de fabrication selon les analyses. Les réseaux de distribution (faisant transiter ces contenus médias) se positionnent aussi comme des acteurs significatifs, avec une part de 9 à 26%. Les données stockées et traitées dans les centres de données participent également, dans une moindre mesure, totalisant entre 1 et 3% de l’impact environnemental du secteur.
Quelles mesures pour le futur ?
Rendre l’audiovisuel moins polluant est un défi qui nécessite l’engagement des acteurs à plusieurs niveaux. La transition vers des technologies plus vertes et une conscience accrue des utilisateurs finaux sont essentielles. Quelques pistes explorent déjà des approches prometteuses pour mitiger les impacts :
- Optimisation des formats de diffusion pour réduire la bande passante nécessaire.
- Incitation au recyclage des appareils et à l’utilisation plus prolongée de ces derniers.
- Mise en avant des contenus à moindre impact environnemental.
Le secteur publicitaire n’est pas en reste puisqu’il pourrait augmenter jusqu’à 25% l’impact de l’audiovision, notamment lors du visionnage de vidéo. Cette information souligne l’importance de repenser également la manière dont les publicités sont intégrées et diffusées afin de limiter leur impact écologique.
En somme, l’enjeu majeur pour l’audiovisuel n’est autre que de conjuguer innovation technologique et responsabilité environnementale à une époque où chaque geste compte. Les pistes de solutions sont multiples mais demandent une cohésion et un engagement sans faille de l’ensemble des intervenants, du créateur de contenu au consommateur, sans oublier les institutions régulatrices. Avec une prise de conscience collective et des initiatives audacieuses, il est possible d’imaginer un avenir où technologie et respect de l’environnement coexistent harmonieusement.