Démarchage téléphonique : une nouvelle loi promet de réduire les appels abusifs

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La lutte contre le démarchage téléphonique abusif prend une nouvelle tournure en France. Le 6 mars 2025, une proposition de loi visant à réguler ces pratiques a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Cette législation innovante impose un cadre plus strict et bascule vers une méthode de consentement dit “opt-in”, obligeant les démarcheurs à obtenir l’accord préalable des consommateurs avant de les contacter.

Un cadre légal plus strict pour protéger les consommateurs

Afin de renforcer cette protection, les entreprises seront tenues de vérifier si les potentiels clients sont inscrits sur la liste Bloctel, l’outil d’opposition au démarchage téléphonique. Cette liste sera un filtre incontournable pour éviter d’importuner des consommateurs non consentants. Les appels seront réglementés selon des créneaux horaires bien définis, autorisés uniquement du lundi au vendredi, à des heures précises :

  • De 10h à 13h
  • De 14h à 20h

Ce cadre limite aussi la fréquence des sollicitations à seulement quatre appels par mois pour le même consommateur. Une initiative destinée à limiter l’insistance excessive des démarcheurs.

Par ailleurs, un secteur tout particulièrement visé par cette loi est celui de la rénovation énergétique, où le démarchage téléphonique est désormais interdit. Cette disposition interdit aux professionnels de téléphoner aux consommateurs pour proposer des offres liées à des travaux de rénovation énergétique, réduisant ainsi les appels non désirés.

Amendes sévères et exceptions

Les contrevenants à cette nouvelle réglementation risquent de lourdes sanctions financières. Les personnes physiques s’exposent à une amende pouvant atteindre 75 000 euros, tandis que pour les personnes morales, l’amende peut grimper jusqu’à 375 000 euros. De telles sanctions punissent sévèrement toute infraction afin de garantir l’effectivité de cette loi et de dissuader les abus.

Quelques exceptions sont toutefois prévues dans la loi. Par exemple, si un appel est strictement lié à l’exécution d’un contrat en cours et en rapport direct avec l’objet de ce contrat, il peut être autorisé. Cette précision permet de ne pas entraver les communications nécessaires à la bonne gestion des contrats existants.

Une étude soutenant cet encadrement souligne l’étendue de l’irritation causée par le démarchage téléphonique : 97 % des Français en sont exaspérés, et près des trois quarts en subissent les désagréments chaque semaine. Ce chiffre significatif reflète l’urgence de légiférer dans ce domaine.

Un soulagement pour les consommateurs

Plusieurs associations, telles que l’UFC-Que Choisir, saluent cette avancée législative. Leur appui souligne l’importance d’offrir un cadre régulateur solide face à une problématique ayant des répercussions directes sur la vie quotidienne des consommateurs. En limitant les appels inopportuns, cette loi promet un répit aux Français submergés par un marketing téléphonique souvent agressif.

La mesure, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2026, a toutes les chances de transformer l’avenir des pratiques de démarchage en France. Ce délai permettra aux professionnels de s’adapter aux nouveaux requis et au système d’introduire les outils nécessaires pour contrôler efficacement les mises en application de cette législation. Pour le public, cette évolution légale est l’espoir de voir disparaître une bonne partie des appels intempestifs et redondants qui inondent les lignes téléphoniques.

En conclusion, avec une approche rigoureuse et définie, ce cadre réglementaire offre un avenir où le consentement et le respect des préférences individuelles sont enfin au cœur des communications commerciales. Cette évolution législative marque donc un tournant dans la relation entre professionnels et consommateurs, visant enfin à restaurer un équilibre longtemps bafoué.

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